L'essentiel du Cap Corse

À 9h, rendez-vous avec notre transporteur à Bastia, qui vous conduira au départ de la randonnée dans la vallée de Luri. Ce ruisseau prend sa source entre les crêtes du Monte Popolu (514 m) et du Monte Rottu (650 m), où se dresse la tour de Sénèque. Cette dernière tire son nom d’un philosophe, dramaturge et homme d’État romain qui y fut exilé au 1ᵉʳ siècle. La première découverte de cette riche journée sera le village abandonné de Mata, avec sa tour en ruine offrant une belle vue sur la marine de Santa Severa. Puis, en suivant la ligne de crête, vous atteindrez le clocher et la chapelle San Salvatore. L’itinéraire descend ensuite vers le bourg animé de Luri, riche d’un passé historique, avant de remonter à travers les hameaux en suivant le chemin de l’Antiquité jusqu’au couvent où vous séjournerez.

L’étape de la journée se déroule principalement en crête, offrant tout au long de la traversée de magnifiques vues sur l’île d’Elbe, la mer Tyrrhénienne et la mer de Ligure. Le panorama sur les vallées du Cap, avec leurs petits villages, leurs moulins et leurs marines, vous accompagnera jusqu’à l’ermitage Notre-Dame-des-Grâces. Cet ermitage domine les tours défensives de Morsiglia, témoins d’une époque brutale marquée par les incursions des pirates barbaresques au XVIᵉ siècle, ainsi que les maisons d’Américains, construites au XXᵉ siècle. Le village est également célèbre pour avoir accueilli James Boswell, qui illumina l’Europe des Lumières avec son récit sur la Nation corse de Pasquale Paoli. Il débarqua au port de Centuri, où vous ferez étape.

C’est en empruntant le sentier des douaniers que vous quitterez la capitale de la langouste. Cet itinéraire en bord de mer, long d’une vingtaine de kilomètres, se situe à l’extrême nord de l’île de Corse. Cette zone, caractérisée par une végétation rase battue par des vents parfois violents tels que la Tramuntana, le Grecale ou le Libecciu, dévoile une côte escarpée aux roches acérées, où, depuis l’Antiquité, de nombreux navires se sont tragiquement échoués. Il y a deux siècles, sous l’impulsion de Napoléon Ier, furent entrepris les travaux de construction du sémaphore. Sa mission : surveiller le trafic maritime et prévenir les accidents. Le sentier serpente le long des falaises avant d’atteindre le hameau de Tollare, un ancien petit port de pêche reconnaissable à sa tour génoise qui veille à l’entrée et à ses maisonnettes blotties tout autour. Quelques dizaines de minutes plus loin, vous rejoindrez Barcaggio, un autre port, plus imposant, avec ses maisons cossues. Ce village connut une période de prospérité grâce à l’exploitation du corail.

Situé à 1 mile nautique du port, l’îlot de Giraglia, avec sa tour génoise et son phare, attire le regard tout au long de la traversée de la plage de Cala. Celle-ci mène à la pointe d’Agnello, dominée par une imposante tour génoise. En franchissant le point culminant de la journée, le paysage s’ouvre sur l’immense côte, offrant une succession de plages, plus ou moins vastes, invitant à la baignade. La tour à demi ruinée de Santa Maria constitue à elle seule une véritable carte postale. Non loin de là se dresse une chapelle du XIᵉ siècle, dont les fondations remontent aux débuts de la christianisation. Plus loin, la réserve naturelle des îles Finocchiarola dévoile ses trésors : des sites de nidification pour de nombreuses espèces d’oiseaux, notamment le rare goéland d’Audouin. Cette belle découverte se termine au port et au village de Macinaggio, où vous serez accueillis par une ambiance typiquement corse.
 

L’itinéraire débute à « Tamina », une ancienne base navale romaine qui assurait le contrôle et les échanges maritimes de la région. Il s’élève ensuite pour rejoindre le chemin de San Giorgio, où se trouve un ancien hameau abandonné dominé par une chapelle en ruine. À chaque pas, le passé riche de la région se dévoile, inscrit dans les pierres de ses nombreux édifices : le château des Da Mare, le couvent franciscain, les moulins, chapelles, églises, lavoirs, fontaines et tours fortifiées. Cette magnifique plongée dans l’histoire insulaire s’achève par un transfert en taxi prévu à 15h pour rejoindre Bastia.